Frédéric Singa est docteur vétérinaire et travaille au WWF de la République centrafricaine en tant que vétérinaire de la faune sauvage pour le programme « One Health » dans la zone de conservation de Dzanga-Sangha. Il dirige également le laboratoire de terrain.
Depuis quand travailles-tu pour le WWF, Frédéric ?
Depuis 2018, mon thème de prédilection est la santé publique, c’est pourquoi j’ai cherché, après mes études, une activité à l’interface entre l’animal, l’homme et l’environnement. Je l’ai trouvée au WWF.
Quelles sont les priorités de ton travail ?
Le programme « One Health » a deux objectifs : surveiller la santé des animaux sauvages et sensibiliser aux risques de zoonoses, c’est-à-dire de maladies infectieuses qui peuvent se transmettre entre les hommes et les animaux. Pour moi, cela signifie que j’examine tous les cadavres d’animaux que nos équipes trouvent dans la forêt pour déterminer la cause de leur mort. Je surveille également la santé des groupes de gorilles habitués et j’explique lors d’événements comment éviter la transmission de maladies entre les hommes et les animaux.
À quoi ressemble ta journée de travail typique ?
Prenons un jour où je m’occupe de la santé des gorilles. Avant de partir pour la forêt à 6h30, je m’assure que tout le monde passe un test Covid et respecte les mesures d’hygiène : Prendre la température, porter un masque, se laver les mains, désinfecter les chaussures. Une fois que nous avons trouvé les gorilles, j’observe chaque animal à environ 10 ou 15 mètres à l’aide de jumelles afin de déterminer s’il a une blessure ou un comportement inhabituel . Si un gorille émet de l’urine ou des excréments, nous attendons que l’animal s’éloigne et nous en prenons un échantillon. Je peux ensuite l’analyser au laboratoire.
Quels sont pour toi les plus grands
obstacles à surmonter dans ton travail ?
Convaincre les gens d’arrêter de manger de la viande de brousse, de braconner et d empiéter sur ‘l’habitat des animaux sauvages. Moins il y a de contacts entre l’homme et la faune sauvage, moins il y a de risques d’apparition de maladies infectieuses, qui sont souvent des zoonoses.
Que souhaites-tu pour le projet ?
Que la population locale et autochtone s’engage encore plus dans la préservation de la zone protégée de Dzanga-Sangha et aide tous les partenaires à atteindre leurs objectifs.
Pourquoi les gens du monde entier
devraient-ils soutenir Dzanga-Sangha ?
Parce que leur donation contribue à préserver la forêt et la faune de ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et facilite l’accès aux soins de santé, à l’éducation et à une alimentation suffisante pour les personnes qui y vivent. De plus, Dzanga-Sangha fait partie de l’une des grandes zones de forêt tropicale humide de la planète, dont l’influence sur le climat est vitale pour tous.